- frangin
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• 1821; déform. arg. de frère, probablt d'o. it.♦ Fam.1 ♦ Frère, sœur. « ça doit être son frangin, il lui ressemble » (Céline).2 ♦ Copain, ami. « Pierrot, mon gosse, mon frangin, mon poteau, mon copain » (Renaud).frangin, inen. Fam. Frère, soeur.⇒FRANGIN, INE, subst.A.— Familier1. Copain, camarade. — Tu peux causer devant Mélanie. Il n'y a pas de danger; c'est une frangine (BRUANT 1901, p. 20). Il (...) flanque sur l'épaule de Prosper une tape à assommer un bœuf. « Ce vieux frangin! » L'autre reste un instant abasourdi, puis rigole. C'est vrai, Kenel, c'est comme un frère (DABIT, Hôtel Nord, 1929, p. 120).2. Frère, sœur. Celui qui la regarde, ça doit être sûrement son frangin, il lui ressemble avec de la barbe (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 253).B.— Arg., au fém., ,,Maîtresse`` (ESN. 1966). ,,Religieuse, sœur`` (ESN. 1966). Femme en général (d'apr. SIMONIN, Pt Simonin ill. par l'ex., Paris, Gallimard, 1968).— Arg. milit. ,,Infirmière`` (Dict. termes milit., 1916).Prononc. :[
], fém. [-in]. Étymol. et Hist. 1. 1821 frangin « copain, camarade » (ANSIAUME, Arg. Bagne Brest, f° 9 r°, § 180); 1833 « frère » (MOREAU-CHRISTOPHE, Article « Argot » du Dict. de la conversation, t. 3, p. 60); 2. 1821 frangine (ANSIAUME, op. cit., § 181). Orig. obsc. Un empr. à l'arg. piémontais franzino « id. » (BL.-W.5) n'est pas prouvé, le mot piémontais ayant aussi bien pu être empr. à l'arg. fr. (v. DAUZAT Ling. fr., p. 290). Il en est de même pour un empr. au canut lyonnais, où le mot serait dér. de frange (frangin signifiant proprement « ouvrier qui fait des franges »), hyp. de DAUZAT loc. cit. : DU PUITSP. voit dans le mot canut un empr. à l'arg. fr. Un dér. de frange, suff. -in, à cause de la tradition qui aurait voulu que les enfants français d'une même famille aient la même coupe de cheveux (L. Spitzer ds Rom. R. t. 32, pp. 296-299) n'est pas convaincant. Il s'agit prob. d'un mot issu d'un croisement de frère avec franc3, le suff. étant inexpliqué (FEW t. 3, p. 764a et 768a, n. 3), les mots d'arg. signifiant « frère » ayant subi beaucoup de déformations dans toutes les lang. (cf. ESN., s.v. frangin). Fréq. abs. littér. :18. Bbg. CHAUTARD (É). La Vie étrange de l'arg. Paris, 1931, p. 642. — GEBHARDT (K.). Les Francoprovençalismes de la lang. fr. R. Ling. rom. 1974, t. 38, p. 194. — HOPE, 1971, p. 446. — SAIN. Arg. 1972 [1907], p. 151, 254, 264, 293.
frangin, ine [fʀɑ̃ʒɛ̃, in] n.ÉTYM. 1821; déformation argotique de frère, probablt d'orig. italienne ou (Guiraud) de frangir « briser » (lat. frangere) exprimant une péjoration.❖———1 Fam. Frère, sœur. || Ma petite frangine est restée à la maison.2 Copain, camarade. ⇒ (fig.) Frère.1 Il sourit. — Tu te souviens ? — Tu vois ce gars-là, dit-il à sa femme, c'est un pote. C'est un frangin. Il pourra venir à la piaule quand il voudra.Jean Genet, Journal du voleur, p. 128.3 (1966). Argot. Amant, maîtresse.2 « J'ai plus qu'à me tuer, Max » répétait maintenant Annette… Gentiment, je l'ai raisonnée (…) Je lui ai démontré qu'il me fallait d'abord, et vite, remettre la pogne sur ces mecs. Savoir ce qu'ils avaient fait de son frangin.Albert Simonin, Touchez pas au grisbi, p. 142.———II N. f. || Frangine.1 (1901, « femme facile »). Fam. Femme, en général. — (Souvent). Femme désirable. || Une chouette frangine.2 (1850). Pop. Sœur de charité, religieuse.3 Argot. Prostituée. || « Tutur avait quatre frangines sur le tapis qui lui faisaient le maximum » (A. le Breton).
Encyclopédie Universelle. 2012.